L’
inclinaison de l’axe ou
obliquité est une grandeur qui donne l’angle entre l’axe de rotation d’une
Planète (ou d’un
Satellite naturel d’une planète) et son plan orbital.
Caractéristiques
Dans le
Système solaire, les planètes ont des
orbites qui se situent toutes à peu près dans le même plan. Celui de la
Terre est appelé l’écliptique. Chaque planète tourne en outre autour de son axe de rotation, phénomène à l'origine de la succession des jours locaux de chaque planète. Cet axe de rotation n'est jamais
perpendiculaire au plan orbital de la planète, mais incliné d'un certain angle, très variable suivant les
planètes du
Système solaire. Toujours suivant les planètes, cet axe est soumis au phénomène de la
Précession, de façon plus ou moins marquée. Mais en première approximation, cet axe de rotation garde à court terme une direction fixe dans l'espace.
Dans le cas de la Terre, cet angle est actuellement d’environ 66°,56 ou 66° 34'. Mais on parle plus couramment de l'inclinaison de l'écliptique sur le plan de l'équateur: cette inclinaison, complément angulaire de la précédente, vaut ainsi 23°,44 ou 23°26' . Cette dernière valeur est la plus connue, et par simplification de langage, on assimile parfois inclinaison de l'axe et inclinaison de l'écliptique. On parle aussi d'obliquité de l'écliptique.
Ce fut Ératosthène (v. 276 - v. 194 av. J.-C.) qui fut le premier à démontrer l'inclinaison de l'écliptique sur l'équateur et fixa sa valeur à 23°,51 .
Conséquences
C’est l'existence et le maintien de cette inclinaison naturelle qui entraîne, par le déplacement de la planète sur son orbite, la succession des
saisons. Ainsi, pour la Terre, de mars à septembre, la partie
Nord du globe voit le
Soleil plus haut à midi dans le ciel que la partie
sud, et c’est l’été dans l'hémisphère nord. Comme les rayons solaires arrivent sur Terre avec un angle plus proche de 90°, une même unité de surface reçoit plus de rayons lumineux qu’à midi dans le sud à la même époque. Du fait de cette inclinaison, le Soleil se lève plus tôt, se couche plus tard, et les jours sont de fait plus longs. Les rayons solaire dans l'hémisphère sud sont beaucoup plus inclinés et arrosent une plus grande surface, ils distribuent donc moins de chaleur par unité de surface : c’est l’
Hiver. Le Soleil paraît aussi plus bas sur l’horizon et les jours sont plus courts, avec un astre qui se lève plus tard et se couche plus tôt. Ces effets sont d’autant plus prononcés que la latitude de l’observateur est grande. À l’équateur, l’effet est d'ailleurs strictement nul, et la durée du jour et de la nuit ne varie pas (même si la position du Soleil dans le ciel varie). Aux pôles, l’effet est extrême, si bien que le jour et la nuit y durent six mois chacun.
D’un point de vue astronomique, on peut noter quatre points particuliers sur la trajectoire d’une planète en fonction de son inclinaison :
- lorsque le côté nord de l’axe de la Terre penche vers le Soleil, c’est le Solstice de juin, le jour le plus long pour l’Hémisphère Nord. Le Soleil à midi est au zénith du Tropique du Cancer, qui a une Latitude de 23° 26' nord. C’est le jour le plus court pour l’hémisphère Sud ;
- lorsque le côté sud de l’axe de la Terre penche vers le Soleil, c’est le Solstice de décembre, le jour le plus court pour l’hémisphère Nord. Le Soleil à midi est au zénith du tropique du Capricorne, qui a une latitude de 23° 26' sud. C’est le jour le plus long pour l’hémisphère Sud ;
- les deux autres points correspondent aux équinoxes de Printemps et d’Automne. L’axe se trouve alors dans un plan orthogonal à la direction du Soleil ; la durée des jours est égale à celle des nuits, au nord comme au sud, et le Soleil à midi est au zénith de l’équateur.
Complément
En ce qui concerne la Terre, une propriété importante de l'obliquité est la variation cyclique de sa valeur : celle-ci varie entre 24,5° et 22,1°, suivant un cycle de 41 000 années. Les saisons varient donc suivant les millénaires de forte inclinaison ou d'inclinaison plus faible : l'inclinaison forte impliquant des saisons beaucoup plus marquées. Ce caractère cyclique est utilisé en
Cyclostratigraphie. Il a été démontré récemment par
J. Laskar que la
Lune stabilise la valeur de l'obliquité autour de 23°, et l'empêche ainsi de varier de façon
chaotique.
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